De vrais globules rouges provenant d’ossements fossilisés d’un Tyrannosaurus rex ? Avec des traces d’hémoglobine (protéine porteuse d’oxygène qui donne au sang sa couleur) ? Idée absurde pour ceux qui croient que ces vestiges de dinosaures datent d’au moins 65 millions d’années.
Par contre, ceux qui croient à la Genèse ne sont, bien sûr, pas du tout troublés, car pour eux les vestiges de dinosaures ont tout au plus quelques milliers d’années.
Dans un article récent1 publié par des scientifiques de l’Université de l’État du Montana, les auteurs ont apparemment de la peine à retenir leurs excitations et à faire preuve de prudence professionnelle devant les résultats de leurs travaux qui semblent indiquer de manière convaincante, la présence de sang chez un spécimen de T. rex.
Tout a commencé lorsqu’un squelette remarquablement bien préservé d’un T. rex a été déterré en 1990 aux États Unis. L’analyse des ossements transportés au laboratoire de l’Université de l’État du Montana a révélé que « certaines zones profondes du grand os d’une patte ne sont pas entièrement fossilisées ». Le fait d’avoir trouvé des ossements non fossilisés d’un dinosaure constitue déjà un élément qui cadre mieux avec l’hypothèse d’une date récente pour les fossiles (voir encart).
Mais laissons plutôt la parole à Mary Schweitzer, la scientifique la plus concernée par cette trouvaille, pour qu’elle nous relate son expérience lorsque à tour de rôle ses collègues ont examiné au microscope une fine lamelle de ces ossements de T. rex comportant des canaux de vaisseaux sanguins.
« L’étonnement a envahi le laboratoire, car je venais de repérer quelque chose dans les vaisseaux que personne n’avait remarqué jusque là : De minuscules objets ronds et d’un rouge translucide avec un centre foncé. Puis un collègue, au premier coup d’œil dans la lunette, s’est exclamé « Mais, ce sont des globules rouges que tu as là, ce sont des globules rouges2 Schweitzer fait part de ses doutes à son patron, Jack Horner. Comment peut-il s’agir de vrais globules rouges ? Ce célèbre paléontologue surnommé Jack aux Dinosaures lui lance un défi : qu’elle tente de prouver qu’il s’agit d’autre chose. Aujourd’hui, elle doit cependant avouer : « Nous n’avons toujours pas réussi à le faire ».
Gauche: Vaisseaux sanguins. |
Évidemment, il serait tentant de rechercher de l’ADN de dinosaure dans un spécimen de ce genre. Mais des fragments d’ADN provenant de champignons, de bactéries et d’empreintes digitales humaines se trouvent aussi un peu partout. Bien que l’équipe du Montana ait en effet trouvé parmi les traces d’ADN de champignons, d’insectes et de bactéries un certain nombre de séquences non identifiables d’ADN, elle n’était pas en mesure d’affirmer qu’il ne s’agissait pas de séquences brouillées d’organismes contemporains. Cependant, ce problème ne se pose pas pour l’hémoglobine, c’est à dire la protéine qui donne au sang sa couleur rouge et qui transporte l’oxygène. L’équipe a donc recherché cette substance dans l’os du fossile.
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